Édito du bulletin de Septembre

Réflexion estivale… et d’actualité.

    L’Humanité vit une période inédite dans son histoire. Depuis peu, et pour la première fois depuis sa création, elle prend conscience de la « finitude » du monde dans lequel elle vit. Vecteurs de progrès, nos modèles de développement sont progressivement devenus une menace, pouvant conduire le monde à sa perte. Cette nouvelle évidence n’oblige-t-elle pas chacun de nous à envisager différemment la responsabilité collective, et donc mondiale, qui est la nôtre ?

    Face à cette perspective d’un monde courant à sa perte, s’est progressivement construit le concept de « développement durable ». Or, que représente aujourd’hui cette notion de développement durable, cuisinée à toutes les sauces jusqu’à risquer un total dévoiement ?  Tout le monde dit « oui » au développement durable !  Mais encore faut-il définir où l’on se situe… entre le groupe TOTAL et José Bové !

    Question cruciale qui interpelle chacun de nous et nous inquiète… et que le terrorisme, le changement climatique, les phénomènes d’exclusion, la démographie galopante dans les pays émergents, les pandémies, le déclin démocratique et l’hégémonie de deux à trois superpuissances contribuent à alimenter. A cette universalité de l’inquiétude, difficile d’opposer le rêve d’un lendemain radieux, d’une société plus juste ou d’une nouvelle conquête. L’idée qu’il n’y a plus de futur sur notre planète qui peine à supporter six milliards d’êtres humains, s’impose à l’esprit de chacun. Les notions mêmes de citoyenneté, de justice et de progrès sont menacées, aussi bien dans les pays développés que dans les pays du sud. Les uns sont en train de perdre ce que les autres n’ont pas encore obtenu ! Il est vraiment temps de faire revivre l’espérance ! Car, comme l’a si bien dit Robert Desnos « Quand les peuples cessent de rêver, les exploiteurs peuvent dormir tranquilles ! »                                             

 Jean-Pierre BOLLE